vendredi 30 janvier 2009

Mouvement du 29 janvier : Forte mobilisation dans le secteur public




Les organisations syndicales ont réussi leur pari : le mouvement social du 29 janvier a été un succès. « Plus qu’en 2007 », « plus qu’en 1995 », ont estimé plusieurs leaders syndicaux présents dans les cortèges dans toute la France, ajoutant que les salariés du privé étaient aussi très présents à l’occasion de ce mouvement.

Selon le ministère de la fonction public, la participation des agents de la fonction publique d’Etat était estimée, à 17h00, à 33,1 %. Avec une pointe à 53,7 % au ministère du Budget, ou de 37,1 % dans l’Education nationale. Selon l’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT, c’est plutôt une moyenne de 40 à 45 % qui a été atteinte.
Dans la fonction publique territoriale, à la mi-journée, le taux de participation était estimé à 18 % (12 à 15 % lors du mouvement du 20 novembre 2007). La fonction publique hospitalière s’est elle aussi fortement mobilisée, avec 19,6 % de participation (10,9 % le 20 novembre 2007).
Les syndicats de fonctionnaires ont aussitôt demandé au gouvernement de prendre acte de ce mouvement et de modifier sa politique, notamment en matière de rémunérations, de suppressions de postes, et de soutiens aux services publics.

Mobilisation dans les transports publics urbains

Selon l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), 32% des salariés des réseaux de transports urbains de province étaient en grève, sur un effectif total de 43.000 salariés dans la branche.
Des préavis de grève, allant de 55 minutes à 24 heures, avaient été déposés dans les réseaux de 77 villes. Ce taux de 32% est un taux "moyen", a indiqué une porte-parole de l'UTP, compte tenu du grand nombre de préavis déposés, en particulier dans les 24 plus grands réseaux.
Dans un tiers des réseaux où un préavis avait été déposé, le service était supérieur à 80%, dans un tiers entre 50 et 80% et dans un dernier tiers inférieur à 50% (Ajaccio, Clermont-Ferrand, Dijon, Douai, Le Havre, Marseille, Nice, Reims...).
Soixante des 170 réseaux français fonctionnaient normalement jeudi matin, aucun préavis de grève n'y ayant été déposé.


A l’hôpital

Le taux de grévistes à l'hôpital a doublé par rapport à la journée du 20 novembre 2007 contre la réforme des régimes spéciaux, selon le gouvernement, les principaux syndicats hospitaliers ayant voulu aussi exprimer leur opposition au projet de loi Bachelot sur la santé.
Selon la CGT-santé, premier syndicat des hôpitaux, le taux de grévistes ne tient compte que des personnes effectivement absentes à un moment donné, excluant les grévistes assignés par les autorités et les salariés ne travaillant pas aux heures comptabilisées (près d'une personne sur trois). Le syndicat évalue, grosso modo, le taux de grévistes à près de 50%, a précisé un de ses responsables, Bruno Jardin.

Chez les médecins, ce taux s'élève à 10,36%, selon le ministère de la Santé. Pour la présidente de l'un des principaux syndicats de médecins hospitaliers, l'INPH, Rachel Bocher, les praticiens "font des grèves tournantes de deux heures pour ne pas gêner les usagers". De ce fait, "il y a probablement cinq fois plus de grévistes, ce qui est énorme", a-t-elle déclaré.
Le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoires", qui doit être examiné par le Parlement vers le 10 février, suscite une contestation croissante, les principaux syndicats d'infirmiers ou médecins ayant demandé d'importantes modifications, voire purement et simplement sa "suspension" ou son "retrait".