vendredi 13 avril 2012

La Ligue des droits de l’homme pointe les féodalités françaises.

Le rapport annuel sur l’état des droits dans l’Hexagone dénonce un système qui, à l’échelon local et national, «asphyxie» la démocratie.

Par MICHEL HENRY
 
L’objectif est simple : «Réinventer la politique.» C’est l’atteindre qui s’annonce compliqué. Dans son rapport annuel sur «l’état des droits de l’homme en France», que Libération détaille, la Ligue des droits de l’homme (LDH) entend imaginer un «autre avenir». Prudemment, elle y met un point d’interrogation, justifié, vu l’étendue du «désenchantement démocratique» noté par son président, Pierre Tartakowsky : depuis les débâcles financières, les citoyens ont la certitude que «la "vraie politique" se joue sans eux».

Ce n’est pas la campagne en cours qui va les contredire. Celle-ci «vérifie l’échec de la société civile à se faire entendre», déplore Tartakowsky, plutôt sceptique sur l’éventuel «changement» à venir : «On peut avoir une alternance politique. Mais je ne sens pas une alternance de projet politique.»

Carrières. Aussi, la LDH s’attaque au système politique français. Ce «modèle monarchique» qui, de l’échelon présidentiel aux potentats locaux, «asphyxie» la démocratie. «Dans aucun pays on ne voit les mêmes gens en place depuis trente ans !» peste Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la LDH. Visé : le cumul des mandats ou des fonctions, auquel il faut «mettre fin partout», comme il convient d’interdire cette «rééligibilité indéfinie» qui permet aux carrières politiques de s’étaler sur des décennies.


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